Moi…

 

Voilà, J’ai commencé à écrire ! J’ai écrit le titre du premier chapitre déjà ! (Moi…) Vous allez me dire et alors ? Pourquoi tu le chantes sur les toits ! Eh bien parce que j’ai décidé d’écrire depuis très, très longtemps ! Des années en fait.

 

Voilà, je me lance… Je suis surprise de voir enfin mes doigts glisser sur le clavier de mon nouvel ordinateur portable acheté pour l’occasion. Serait-ce par ce que je le trouve mignon ? Il est petit, plat et gris... waw ! très professionnel.

 

Ohh ! Je me sens toute puissante après avoir tapé un paragraphe ! Je continue…

 

Mon petit un mètre soixante me plait bien. Mon hyperactivité constante me rassure, et fait de moi une comète lancée à pleine allure. Toutes mes émotions passent par mon regard. J’ai de grands yeux qui parlent ! Un jour, on m’a dit que si toutes les autres étaient des étoiles, moi j’étais une étoile filante… ouais, c’est ça ! pourquoi pas une météorite quant à y penser !

 

Je me suis souvent demandée quelle était ma vocation dans la vie. J’avais envie de tout faire. J’étais fascinée depuis toujours par l’archéologie et l’œnologie. Je voulais faire des études dans ces deux domaines en même temps. Mais bon, quand j’ai voulu m’inscrire, à cause de la guerre, l’université qui proposait ces formations avait fermé ses portes. J’avais aussi, depuis mon enfance, décidé d’écrire un livre, un roman, sans savoir par où commencer. J’avais envie de faire les beaux-arts, de peindre sans cesse. J’avais envie de faire médecine et de rejoindre médecins sans frontières. J’avais tellement d’envies que je m’y perdais.

 

C’est fou ce qu’on apprend avec l’âge, ou plutôt quand on décide enfin de mûrir… ça m’a pris du temps voyez-vous. Quand toutes les autres filles louchaient les garçons en classe avec des mines aguicheuses, moi, j’en étais encore à grimper aux arbres, plate comme une crêpe. J’avais l’agilité d’un singe, et la maturité émotionnelle d’une fillette de onze ans. Je ne pensais qu’à courir jouer dans les bois et cueillir des fleurs. D’un côté physique, j’ai tardé à me développer et à atteindre la puberté. D’un côté mental, mon enfance s’est déployée sur des années et des années, et mon adolescence, avortée à cause de la guerre a pris de l’ampleur jusqu’à atteindre un âge vénérable que je n’ose pas vous dire. Je vivais tout le temps en décalage par rapport aux autres. Mon innocence flagrante faisait de moi une cible parfaite pour les moqueries, mon absence de formes aussi.

 

J’ai toujours été affabulée de beaucoup d’adjectifs qui ne correspondaient pas à ce que j’étais. Surtout par ma tante maternelle, qui est ma marraine par-dessus le marché ! Egoïste et désordonnée sont ceux que je me rappelle le plus… Ah ! paresseuse aussi. Toute mon enfance, j’ai subi ces mots sans broncher pendant qu’elle me tirait l’oreille à n’en plus finir. D’ailleurs, je suis sûre que j’ai une oreille plus longue que l’autre ! Mais de quel droit ! Pourtant, je me demande si elle avait pris la peine de me connaître. Mais non, non ! Je ne retourne pas là-bas ! c’est trop dangereux pour ma santé mentale. Plus tard peut être, un jour ou j’aurais envie de m’apitoyer sur cette enfance difficile que j’ai eue. Zut ! Comme une abeille attirée par un pot de miel, je ne cesse de revenir vers ce passé, qui risque de m’entraîner dans un gouffre sans fond de souvenirs douloureux.

Face à ces mauvais souvenirs, je suis sûre que je ne vais me calmer que quand j’aurais mangé quelque chose de sucré. Surtout des bonbons collants qui restent scotchés à mes dents. Bonbons qu’on appelle « Jelly Bears », et qui sont en forme de vers de terre, de bouteille de coca enrobés de sucre etc. Il y a aussi les sablés au chocolat noir de chez « sablés gourmets » Yammi ! Il y a aussi les réglisses en forme de berlingots et les petits oursons en chocolat et guimauve sur lesquels je me déchaîne. De suite, après en avoir mangé, je me sens bien… mais la plupart du temps, je suis dévorée par un sentiment de culpabilité tellement intense, que je me vois grossir à vue d’œil. Déjà, rien qu’à en parler, l’envie de manger quelque chose de sucré me prend. La fatigue s’abat sur moi et le découragement m’envahit. Je n’ai plus de petits sablés au chocolat noir qui me boostent dans des moments pareils. Quoi manger ? Des bonbons au caramel peut être ? Ouiii !

 

Pour confirmer ce que je viens de vous dire…

 

En ce moment, je suis vautrée dans mon canapé en cuir « véritable ». Je ne cesse de me répéter cet adjectif, fière de ma dernière acquisition, un salon presque neuf de toute beauté, couleur chocolat noir. Je viens de fourrer dans ma bouche trois bonbons au caramel, qui m’empêchent de bouger la langue, sensation que j’adore. J’aimerais que cette sensation dure, mais je ne m’inquiète pas. Trois autres caramels attendent sagement sur la petite table sur laquelle j’ai posé mes pieds. Je viens d’arrêter d’écrire, je mets mon ordi de côté, et je me prépare à regarder mon feuilleton préféré sur Netflix. Tout mon être est centré sur cette sensation exquise dans ma bouche. Je me sens lourde… lourde, comme si je pesais des tonnes ! Des tonnes de sucre… je sens que j’ai l’agilité d’un éléphant, et me fais l’effet d’une baleine échouée sur la plage.

 

Hé ! ho ! finies les lamentations et la paresse ! C’est le moment de faire un plan, de faire une liste de mes prochains objectifs. Je commence par le plus important :

-        Maigrir.

-        Me faire plus d’argent.

-        Trouver l’homme de mes rêves.

Ah… c’est facile dit comme ça ! mais pour le faire il faudrait déjà commencer par :

-        Ne plus lire des romans d’amour à la chaîne.

-        Me décoller de devant la télé.

-        Arrêter d’acheter des paquets de bonbons.

-        Faire une activité sportive.

-        Me booster au niveau des médias.

Rien que d’y penser me fatigue. Je crois que j’ai besoin d’objectifs plus faciles à appliquer genre :

-        Arrêter de geindre.

-        Laver ma voiture.

-        Enlever la poussière des meubles du salon.

-        Repasser mes chemises.

Non… Ça ne va pas… Je suis encore plus fatiguée qu’avant ! UN BONBON VITE !

 

Manger des friandises quand on se sent mal, est-elle une solution pour aller mieux ou pas ?