Mon guerrier highlander

À travers la lecture, j’ai toujours vécu par procuration la vie des autres. Mon évasion dans un monde imaginaire était la conséquence d’une enfance difficile. Les années de guerre civile qui ont ravagé mon pays, ont détruit mon enfance et mon adolescence. Elles ne m’ont laissé le choix que de m’évader par mon imagination, dans un monde où tout allait bien. D’où mon attirance pour les romans d’amour et les films qui ont une fin heureuse. Des abris où on se cachait pour fuir les bombardements, mon imagination galopait. Elle me transportait dans ces vies que j’imaginais. Leur impact avait plus de répercussion sur moi que la vie réelle. Dans les romans que je lisais, les malheurs ne venaient pas me toucher directement. Je crois que c’est comme cela que j’ai survécu aux années de guerre. Lire n’était pas seulement un passe-temps pour moi, c’était ma raison de vivre. Le besoin de dévorer des romans était aussi vital que respirer. A la fin de chaque livre, des larmes de bonheur ou de tristesse inondaient mes tee-shirts en été et mes pyjamas en pilou en hiver. Je restais hébétée, le regard perdu dans le vide, avec une sensation de perte en moi. J’avais l’impression que j’avais perdu des amis avec qui j’avais partagé de précieux moments.

 

Dès lors, ma vie telle que je la vivais n’était plus aussi palpitante et mes aventures se limitaient à imaginer ma vie telle que j’aurais aimé qu’elle soit. Bizarre ? Non, je ne l’étais pas. C’était juste ma méthode de survie dans le monde hostile qui m’entourait et dont j’avais de plus en plus peur. Qui peut se targuer d’avoir voyagé autant que moi à travers le temps et l’espace ?! Rien ne m’arrêtait. Voyageuse infatigable et rêveuse hors pair.

 

Actuellement, en plus des romans que je lis, je regarde des séries télévisées sur un site appelé « Netflix ». Je continue ce rêve éveillé, celui de m’identifier à l’héroïne et de tomber amoureuse du héros.

 

La dernière série en date que je regarde est « Outlander ». Je suis fascinée par l’histoire qu’elle raconte. Voilà, Jamie, mon héros, un guerrier écossais, highlander de surcroît, avait vécu au XVIIIème siècle aux alentours de 1720/1770. Il avait combattu à la bataille de Culloden (16 avril 1746).

 

J’ai toujours été fascinée par l’Écosse. Je me dis que dans une vie antérieure, je vivais là-bas dans un village environné de brume et de verdure, niché au fond d’une vallée. J’imagine une vie simple, difficile de surcroît, dont les conditions de vie sont très dures. Parfois, je me dis aussi que je serais morte dès la première grippe, vu mon asthme et mes allergies. Je ne crois pas que j’aurais supporté de vivre dans un endroit humide.

 

Jamie n’est qu’un personnage, oui, oui je le sais !  Mais je suis tombée amoureuse du caractère que joue l’acteur. Son physique de guerrier m’éblouit. Je n’ai jamais expérimenté quelque chose de tel. Je suis plutôt du genre qui se moque des fans qui hurlent sans cesse et qui tombent en pamoison au pieds des acteurs et des chanteurs.

Je suis sûre qu’ils ont les ganglions de leur gorge enflammés sans arrêt à force de hurler. Mais là, je ne suis pas mieux placée qu’eux… j’ai la surprise de ma vie ! Je rêve de Jamie, j’ai envie de hurler son nom à mon tour. Je souffre de ne pouvoir le toucher, de ne pas pouvoir goûter ses lèvres et de ne pas sentir son odeur de mâle qui m’exalte les sens. C’est la première fois que j’expérimente quelque chose de ce genre !! Je me répète là ! Oh là là… je dois me calmer vite !